Histoire & Patrimoine
HISTOIRE ET PATRIMOINE
Champagnier, Campaniacum au 11e siècle, vient du latin campania qui signifie « les champs ou terres cultivés ».
Champagnier est surtout connu à partir de 1226, date à laquelle le dauphin André, comte de Vienne et d’Albon, fonda un chapitre de chanoines à Champagnier. L’évêque Soffrey céda au dauphin André l’église de Champagnier pour y établir ce chapitre composé de 12 chanoines sous l’autorité d’un prévôt.
Extrait du "Plan figuratif et démonstratif du mandement et territoire de Champagnier suivant les confins tirés du prôhème général des reconnaissances des années 1627 et 1654". Archives Départementales de l'Isère 1 F1 2236. Plan communiqué par Maître Antoine AMAR le 27 juillet 1746 lors de son procès contre Messire Charles AUBERT de la BÂTIE
Sur ce plan vous pouvez voir l’indication d’un moulin à vent à Champagnier (point CC). Il était situé sur le chemin des crêtes qui sépare Jarrie et Champagnier.
Les anciennes fourches servant de gibet étaient installées vers cet ancien moulin-à-vent du Creyt, à la limite de Basse Jarrie. C’est ici qu’ont été pendus Jean CANY et le nommé Gros Pierre condamnés par le tribunal de Vizille.
Légende du Saut du Moine
Le rocher surplombant le confluent de la Romanche et du Drac (point NN sur le plan) tire son nom, dit-on, d’un drame passionnel.
On raconte qu’un moine novice nommé Jehan Godemard tomba amoureux de Marie Trahan, jeune fille du plateau. Oubliant sa vocation, il chercha à la séduire en revêtant des vêtements qui ne trahissaient pas ses vœux. La pauvre Marie commença à nourrir un doux sentiment à son égard, jusqu’au jour où elle le croisa en robe de bure. Désespérée, elle se jeta dans le vide du haut du rocher, entraînant le moine dans sa chute.
Objets anciens
Une épée en bronze a été découverte à l’emplacement d’un gué au lieudit le Saut-du-moine. Elle date de – 1300.
Les habitants de Champagnier ont retrouvé un certain nombre de pièces de monnaie antiques dont certaines identifiées à l’effigie de Vespasien, empereur romain de 69 à 79.
Patrimoine bâti
Le Château de Rochagnon
Il fut construit par Émile GAILLARD. La famille GAILLARD est originaire d’Autrans. Théodore François GAILLARD est négociant toilier à Grenoble. En 1793, il achète un domaine à Champagnier au Sieur François FABRE qui le tient lui-même de l’émigré de la COSTE. À cette époque il ouvre une des premières maisons de banque à Grenoble. Avec ses fils Théodore Eugène et Félix, ils acquièrent de nombreux biens dans la région. Ils sont devenus de très riches banquiers et soutiennent l’industrie naissante de la région. Théodore Eugène est maire de Grenoble de 1858 à 1865. Il continue à acquérir de nombreuses propriétés à Champagnier, au village ainsi qu’à la Marcelline. Émile GAILLARD, fils d’Eugène construit le « château de Rochagnon » de 1865 à 1872 dont il ne reste aujourd’hui qu’un pavillon rénové, chemin de l’église et la conciergerie rue du Bourg. Émile GAILLARD, comme son père, est un grand amateur d’art. En 1872, il fait construire, à Paris rue du général CATROUX, un magnifique château. Ce dernier a été racheté par la banque de France. Après rénovation, l’hôtel GAILLARD, classé monument historique, est devenu un musée consacré à l’économie. La Cité de l’Économie a été inaugurée en 2019.
Madeleine VATIN-PERIGON, maire de Champagnier de 1959 à 1965, était la petite fille d’Émile GAILLARD.
L’Eglise Saint-André
En 1226, le dauphin André avait établi son chapitre de chanoines à Champagnier. L’année suivante, désirant rapprocher le chapitre de son palais, le dauphin transféra le chapitre de Champagnier dans l’église St André de Grenoble. Le prieuré de Champagnier fut rattaché par la suite au prieuré de Saint-Martin-de-Miséré. Les curés de Champagnier ont gardé le titre de curé et prieur jusqu’au XVIIIe siècle.
Maisons rurales
Les anciennes fermes se caractérisent par leur construction en longueur, réunissant dans un même ensemble, l’habitation, la grange et l’écurie, accolées les unes à la suite de l’autre. Des dépendances annexes abritent la soue du cochon, le poulailler et le four à pain. La plupart des maisons disposaient d’un puits couvert situé dans la cour de la ferme.
L’Ambulance
Le bâtiment dit « L’Ambulance » est situé au 24 rue du Bourg. Sur la façade, un panneau en bois avec une croix est bien visible. On devine encore la couleur rouge de la croix. En 1858, Théodore Eugène GAILLARD, qui possède des biens à Champagnier depuis 1793, achète la ferme de Françoise Ursule GONTARD veuve d’Antoine LUSTERBOURG. Cette ferme est aujourd’hui connue comme la ferme de Louis MOREL. En 1860, Théodore Eugène GAILLARD fait construire un bâtiment, dans le terrain attenant, en l’accolant au four de la ferme déjà connu en 1827.
En 1870, il fallait accueillir et soigner les nombreux blessés qui arrivaient du front. Le préfet de l’Isère, Pierre DE VALLAVIEILLE, fait appel aux bonnes volontés pour le secours aux blessés. Émile GAILLARD, fils de Théodore Eugène qui a hérité de ces bâtiments, propose au préfet de recevoir et de soigner à ses frais huit soldats blessés dans sa propriété de Champagnier.
Selon un article du 22 décembre 1870, paru dans “l'Impartial Dauphinois" : « Hier, à 11 heures ½ du soir, il est arrivé sept blessés à l’ambulance internationale. Huit blessés ont été évacués lundi dernier chez M. Gaillard qui avait offert huit lits pour cet usage dans sa campagne de Champagnier.
Ce thème a été développé dans la revue n°1, pages 35 à 39, de l’association “Champagnier entre Histoire et Patrimoine".
Patrimoine artisanal et industriel
Chemin de l’Église, la magnanerie construite par Émile GAILLARD vers 1865. Aux Isles-de-Champagnier, il reste des vestiges des moulins à plâtre et des battoirs / piloirs installés le long du canal de dérivation de la Romanche.
Petit patrimoine
- La fontaine place du Laca a été érigée en 1817. La conduite d’alimentation en eau sera remplacée en 1882 par une galerie souterraine de 340 m de long creusée en partie dans le rocher. La fontaine alimentait un autre bassin situé à Ferrandière. Il reste également un puits à Ferrandière.
- Champagnier a un certain nombre de fours à pain sur la commune. Aujourd’hui 12 fours sont en état de fonctionner.
- A la magnanerie, le four communal a été remis en état et peut être utilisé pour des fêtes du village.
- Champagnier dispose également des puits, fontaines, bassins et lavoirs mais pendant très longtemps l’approvisionnement en eau de la commune était difficile. Les anciens ont d’abord creusé des puits pour leur consommation en eau et pour faire boire les animaux.
- L’arrivée d’eau potable dans les maisons arrive en 1962-1963 et à partir de cette date les puits, bassins et lavoirs sont abandonnés.